Au rythme des ânes : Jean-Luc Baudet repense le maraîchage

Au rythme des ânes : Jean-Luc Baudet repense le maraîchage

Archigny

Issu d'une famille de paysans, Jean-Luc a puisé dans les enseignements de ses grands-parents, qui travaillaient avec des mules. « Je voulais retrouver ce que faisaient mes grands-parents. J'aime les ânes et qu'est-ce que je peux faire avec des ânes ?  Et comme j'ai toujours fait du jardin depuis que j'ai 18 ans, je me suis tourné naturellement du côté du maraîchage ».

Fripon, initialement à l’activité de ferme pédagogique, se forme à la traction avec Jean-Luc. Cela aura pris près de 2 ans, pour que Fripon et son meneur trouvent leur rythme, ensuite rejoint par JuJu, âne baudet du Poitou.

Les bienfaits de la traction animale

En utilisant la traction animale, Jean-Luc  évite le tassement du sol causé par les engins mécaniques, préservant ainsi sa structure et sa fertilité. Son effet le plus direct se traduit par une meilleure pénétration de l’air, aération qui permet une augmentation de la vie bactérienne et animale dans le sol et une meilleure dégradation de la matière organique.

La traction animale n’est pas contrainte par la météo. Par comparaison, le tracteur est limité du fait de son poids et du fort tassement des sols qu’il provoque si le sol est très humide. La précision des ânes dans les rangs permet également de concentrer davantage ses cultures.

Le maraîchage sur sol vivant

Conjointement au travail avec ses ânes, Jean-Luc adopte une certaine manière de travailler le sol. Il adopte le maraîchage sur sol vivant : par le non-labour, les couverts végétaux, et l’allongement des rotations. Ces méthodes protègent et régénèrent la santé des sols, favorise leur biodiversité et le recyclage des nutriments.

À l’aide d’une kassine*, il monte des buttes, dite culture en billons. Cette structure du sol :

  • améliore l’exposition au soleil
  • favorise la température du sol
  • optimise l’approvisionnement en eau par les « petites tranchées »

Comme dans tous systèmes de cultures, Jean-Luc est attentif aux adventices, dites « mauvaises herbes », et aux insectes ravageurs. Le désherbage, il l’effectue à la herse étrille par traction animale, ou par l’application de la méthode des faux semis. Cette méthode permet de vider le stock semencier du sol en favorisant la levée des adventices avant le semis des cultures. Tandis que les larves de doryphores sont éliminées par pulvérisation de macérat d’ail de manière ciblé, et les altises sont tenues hors de porter des cultures grâce à un voile.

« Venez voir les producteurs, discuter avec eux. Vous ne paierez par beaucoup plus cher que d’aller en supermarché. Par contre, ça viendra vraiment de chez moi, et les gens vont manger quelque chose de sain que j’ai travaillé avec mes ânes. Ça va valoriser mon métier, ça va valoriser ce que je fais

Retrouvez les légumes de Jean-Luc et ses ânes :

► accéder au site du Déclic Paysan (nouvel onglet)

* charrue-porte-outils à traction animale